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Hautes Valeurs de Conservation (HVC) : contenu et limites d’un concept
[Cet article est le troisième d’une série de 3 articles sur la RSPO en Afrique publiés sur palmafrique.com. Le premier aborde les défis de l’Afrique dans le processus d’adoption à la RSPO. Le second lui revient sur l’adoption du standard RSPO par la Côte d’Ivoire.]
La transformation élevée de terres en plantations de monocultures telles que le palmier à huile a des conséquences sociales et environnementales non négligeables. C’est ce qui a amené plusieurs organismes, engagés pour le développement durable, à adopter le concept des hautes valeurs de conservation ou HVC.
Il se définit comme une valeur biologique, écologique, sociale ou culturelle, qui est reconnue comme étant d’importance capitale ou critique. Créé en 1993 sous l’égide du Conseil de Soutien de la Forêt (CSF), le concept a pour objectif d’œuvrer à la préservation des valeurs sociales et environnementales critiques dans le cadre de la gestion responsable des ressources naturelles.
L’on distingue six catégories de HVC :
- HVC 1 porte sur la diversité des espèces ;
- HVC 2 traite des écosystèmes et mosaïques d’écosystèmes à l’échelle du paysage ;
- HVC 3 se consacre aux écosystèmes et à l’habitat ;
- HVC 4 est dédiée aux services écosystémiques ;
- HVC 5 s’intéresse aux besoins de communautés ;
- HVC 6 aborde les valeurs culturelles.
En ce qui concerne l’huile de palme, aucune interprétation particulière de ce concept n’a été faite. Ainsi, le développement d’une plantation de palmier à huile prend en compte le respect de toutes les catégories de HVC. Pour ce faire, une étude préalable est nécessaire. Elle est menée par la RSPO, en collaboration avec des experts assermentés qui devront in fine valider la faisabilité du projet de création de palmeraies.
Depuis 2007, le concept HVC sert de disposition clé pour la protection des forêts et des zones de forte biodiversité en vertu de la norme RSPO. Lorsqu’il est rigoureusement appliqué, il empêche la destruction de forêts vierges et le développement de tourbières (zones forestières qui lorsqu’elles sont détruites provoquent des émissions de gaz à effet de serre).
Toutefois, la démarche de certification étant libre et volontaire, plusieurs entreprises continuent le défrichage des forêts vierges pour créer leurs nouvelles plantations. Une conduite qui attire de nombreuses critiques à l’encontre de la RSPO et de toute l’industrie du palmier à huile.